Délation/ France Pétainiste et régime Ouattara : quelle similitude !

Publié le par Prisca

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Le résumé du livre d’André HALIMI (la France sous l’occupation) commence ainsi :


« En France, les années noires de l’occupation ont vu se développer une bien sinistre pratique : la délation. Par simple bêtise ou par calcul intéressé, par mesquinerie ou par basse conviction […] des Français ont dénoncé leurs compatriotes aux autorités de Vichy ou à l’occupant allemand. Une froide et impitoyable machine administrative utilisait souvent cette considérable quantité d’informations, vraies ou fausses afin de pourchasser les dénoncés… ».
La délation, propres des pouvoirs non populaires parce que non issues des urnes, n’est pas nouvelle. Ce n’est donc pas une invention du pouvoir ouattariste. Elle est même la conséquence logique de pouvoirs sous perfusion n’ayant aucune légitimité si ce n’est la couverture de l’occupant. C’est une pratique ignoble favorisée sous l’occupation dans un état de non droit où l’accusé ne peut se défendre.


Un contexte propice


Que diantre faut-il que cet individu fasse autant preuve de manque d’étique, se rabaisse à ce point, qu’il ramène la Côte d’Ivoire aux années pétainistes ?


Ouattara/Pétain : quelle similitude ! Autant Ouattara chante la réconciliation on ne sait avec qui, autant il entonne sa chanson dans une Côte d’Ivoire aux contrées souillées par la putréfaction des corps des Ivoiriens pour certains non encore identifiés, autant Pétain avait déclaré le 1er janvier 1942 : « J’ai le devoir d’appeler déserteurs tous ceux qui, […] dans le pays, recourent à la calomnie et à la délation.»


La délation se caractérise aussi par la grande complicité entre les organes de presse (audio et écrite) du pouvoir, l’administration et ces personnes immondes, abjectes qui dénoncent pour détruire quiconque est ou devient gênant. Pendant cette période trouble, le délateur ne fait pas qu’écrire des lettres de dénonciation. Au sein de l’administration, le délateur fera de la rétention d’information ou distillera de fausses informations afin de faire tomber dans la disgrâce celui qui gêne. C’est certainement le cas de figure dans lequel s’est retrouvé Brou Aka Pascal. Nous sommes tous convaincus que les raisons de sa disgrâce se trouvent ailleurs. Sinon, comment le directeur des organes de presse audio du pouvoir aurait-il pu oublier d’envoyer des journalistes à l’arrivée d’un président, de surcroît dictateur. Monsieur Brou Aka Pascal devrait avoir une bonne expérience de ces choses. Il a connu tous les régimes ivoiriens depuis Houphouët. L’erreur dont on l’accuse profite certainement à quelqu’un ou à un groupement d’individus. Ou voulait-il faire du vrai journalisme dans la république bananière qu’est devenue la Côte d’Ivoire ? Les circuits de la délation s’établissent progressivement et se rodent d’eux-mêmes sans avoir besoin de spécialistes en organisation. Des canaux s’établissent à travers les radios et les divers organes de presse.


Sous l’occupation allemande, une séquence intitulée « Répétez-le » s’était ainsi installée insidieusement, officieusement, sans accord express dans la grille de production. Elle était uniquement alimentée par les dénonciateurs. Hélas, l’émission rencontra un grand succès.


Pratiquons la délation pour nous rendre innocents : ils sont tous devenus fous.


On expédie, la plupart du temps sans enquête préliminaire les personnes dénoncées dans des cas spéciaux, lieu de transit vers les camps de la mort.


Expliquer la délation : le précepte prononcé par Barthélemy Imbert en 1749, « Faisons-nous délateurs pour nous rendre innocents » trouva à s’appliquer sous le régime de Vichy comme il se trouve à s’appliquer aujourd’hui sous le régime RHDP. On dénonce par jalousie personnelle ou professionnelle, par vengeance, par pure méchanceté ou, plus grave encore par perversité.


Dans l’actuelle atmosphère économique difficile, des Ivoiriens perdent leur travail par la vengeance des vainqueurs dans l’indifférence totale des organes de presse du pouvoir et ceux qui y échappent prennent peur, peur d’être les prochains à perdre le leur. Alors, pour ne pas perdre le leur, pour se rendre innocents de on ne sait quoi, ils font du zèle, cherchent dans un premier temps et de manière exagérée à faire plaisir à leur responsable hiérarchique, avant d’en arriver sur commande à la délation pure et ignoble
Toute cette folie organisée qui dans un état démocratique, était canalisée par la loi et la justice ne connait pas de frontière dans un pays sous occupation.


Quand dénoncer devient un acte de civisme.


C’est le syndrome allemand. La France nous impose ce que l’Allemagne nazie lui avait fait vivre. Comment penser que des Ivoiriens, en toute bonne foi, croient accomplir leur devoir en dénonçant leurs compatriotes auprès des forces françaises et de certains représentants du préfet ? Dans cette Côte d’Ivoire occupée, dénoncer devient un acte de civisme, un acte de conquête. Mamadou Koulibaly, lors de la présentation de son parti, dit qu’il faut arrêter de diaboliser l’étranger, que les pays qui entretiennent de bons rapports avec l’étranger sont ceux qui connaissent le moins de conflits. Question de dire aux bourreaux des Ivoiriens (Ouattara et la France) : regardez, je suis en accord avec vous. Pour trouver vos ennemis, il faut regarder du côté de mes anciens amis. C’est cela la délation inductive ou déductive, celle des têtes pensantes. On procède soi-même par induction ou l’on demande à l’occupant ou au collabo de procéder par déduction pour envoyer ses ennemis dans les camps de la mort. En réalité, la notion de civisme, le sentiment du devoir, le devoir de vérité ne sont qu’un prétexte pour cacher une raison beaucoup moins avouable.


Intelligence et prudence


Il n’y a pas de honte à se montrer intelligent et prudent par ces temps de terreur. Pour les patriotes qui sont sur le territoire d’Eburnie, c’est même un préalable si l’on veut le succès de la résistance. Il y a un moment pour tout, le moment de la discrétion et le moment de la manifestation. Selon un proverbe africain la guenon ne dit-elle pas qu’être malicieux n’est pas être peureux ?


Sous l’occupation, plus personne n’est neutre et aucune classe sociale n’est sans reproche. Les délateurs appartiennent à tous les milieux et exercent toutes les professions. A côté des paysans, les commerçants et autres petits fonctionnaires, on trouve de hauts fonctionnaires, des médecins, des avocats. Comme la peste, le venin de la méfiance envahit la Côte d’Ivoire. La délation peut venir de n’importe où. Couvre-feux, rafles, coups frappés à la porte, brigandages, on dort mal chez soi et souvent on dort ailleurs…on apprend à mener une vie de furtif. On est heureux de savoir sa demeure à double issue.


Parce qu’il est difficile de trouver un dénominateur commun aux auteurs des délations, il faut rester prudent pour le succès de la résistance.


Quelle similitude ! Quelle honte ! Nous sommes en 2011 !


En France sous l’occupation, de nombreuses délations concernaient les socialistes, les communistes et les anarchistes : il suffisait d’appartenir à un parti de gauche pour être en danger comme c’est le cas aujourd’hui sous Ouattara des membres des partis de La Majorité Présidentielle (LMP) en Côte d’Ivoire. Rien ne sert de bomber la poitrine. Restons vigilants, discrets pour une vraie résistance.


Tous des minables


Au plus bas de l’échelle humaine, il y a l’être qui soutient l’action ennemie en dénonçant ses compatriotes. Plaie suppurante, profonde, hélas ! L’énorme appui trouvé par l’occupant et le « pouvoir collabo » chez l’Ivoirien restera l’une des pires hontes de cette imposture et de cette guerre. Collaboration avec l’occupant, avec l’homme qui tient notre pays sous sa botte ! Parmi les collaborateurs, nommons le politicien sans caractère, sans dignité, l’affairiste cynique pour lequel l’argent n’a pas d’odeur, l’homme de presse qui vend sa voix, l’écrivain ou encore l’homme de presse, hier théoricien de l’ivoirité qui aujourd’hui vend sa plume à celui contre qui elle était dirigée hier.

Nianzébo

Publié dans actualité politique

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